lundi 17 septembre 2012

En octobre, ils reviennent !


L'équipe de Peeping Tom se fait un peu désirer mais le numéro 7 devrait finalement voir le jour en octobre, avec, au sommaire, Larry Cohen (créateur, entre autres de la série Les Envahisseurs), un Manuscrit trouvé à Saragosse, une flopée de femmes accortes en bikinis poilus, une exploration peu banale des couloirs de lycées américains, et quelques autres déviances cinématographiques.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, Peeping Tom tiendra une chronique mensuelle sur les ondes de Radio Grille Ouverte à partir de ce même mois d'octobre.

D'autres surprises viendront au mois de novembre, mais c'est une autre histoire...

samedi 15 septembre 2012

Aventures sous-marines

Avant Abyss et Le Grand Bleu, il y eut Tempête sous la mer. Troisième film projeté en Cinémascope de l'histoire du cinéma, bénéficiant de prises de vues sous-marines superbes, d'un scénario dynamique et d'un casting éminemment  sympathique, le film fut un énorme succès (à titre d'exemple, plus de 2 millions d'entrées en France, comme le signale Eddy Moine dans le bonus) et semble aujourd'hui complètement oublié.
"Heu-reu-se-ment il y Artus" (air connu) !

Redécouvrir aujourd'hui Tempête sous la mer demande évidemment une certaine curiosité envers le cinéma du passé, mais finalement pas tant d'effort : l'histoire vous cueille d'entrée, le film démarrant par une plongée immédiate dans les fonds marins où un pêcheur d'éponge ratisse le sable au milieu des algues et des poissons de toutes tailles. L'intrigue va se nouer autour de la rivalité historique qui oppose les pêcheurs d'éponge d'origine grecque à leurs concurrents d'origine anglaise sur les côtes de Floride dans les années 50.


Sur ces questions de territoire va se greffer un affrontement de mâles autour d'une jeune et jolie "insulaire" (c'est le surnom des Anglais) promise à un homme de même origine, incarné par Peter Graves, mais attirée par un jeune plongeur grec, le héros du film, interprété par un tout jeune Robert Wagner. Si l'action ralentit un peu dans la deuxième partie du métrage, il reste au final un véritable film d'aventures avec bagarres, personnages pittoresques, créatures aquatiques et beaux paysages, emballé très honnêtement par le réalisateur Robert D. Webb (relativement connu pour avoir réalisé Le Cavalier du crépuscule - Love Me Tender, le film qui lança la Elvisploitation.) On soulignera au passage la musique du génial Bernard Hermann, dont le thème, lors de la deuxième grande séquence sous-marine, annonce ses futures partitions au service du suspense hitchcockien.
En résumé, Tempête sous la mer synthétise tous les éléments de ce qu'on appelait du cinéma à grand spectacle : de l'action, de l'aventure, de l'amour, de la pieuvre ! Et tout ça, sans le moindre cynisme...


Le DVD :
On sera indulgent avec l'état amoché de la copie qui a servi au transfert, en tenant compte de la rareté du film et ses jolies couleurs d'origines. Comme avec Chacun pour soi, sorti récemment chez le même éditeur, la comparaison entre les deux versions audio permet de pointer quelques différences selon les pays. La version américaine semble ainsi raccourcie à deux passages (durant lesquels le DVD passe en v.f.). Si la première coupure, ressemble bien à de la censure (Gilbert Roland enfonce son cigare dans la bouche de Peter Graves avec une joie un rien perverse !), la deuxième coupe est si courte et si anodine qu'on se demande ce qui l'a motivée...
Le bonus principal est assuré par Eddy Moine dont une fois encore, l'enthousiasme communicatif et l'érudition impressionnante offrent 22 minutes d'éclairage sur le film qui passent comme un charme. Il en profite pour remarquer avec malice que Tempête sous la mer voit s'affronter deux acteurs, Peter Graves et Robert Wagner, qui deviendront respectivement les héros de Mission Impossible et de L'Amour du risque...



mercredi 12 septembre 2012

Fantasmes lunaires

L'éditeur Artus Films aurait-il l'intention d'éditer toutes les séries B inédites des années 50 ? Toujours est-il que leur collection Prestige vient de s'enrichir d'un nouveau coffret réjouissant intitulé Voyages vers la lune. Ainsi, après Destination Mars et Les Monstres viennent de l'espace, les amateurs de SF naïve ont-ils le loisir de découvrir 4 nouvelles curiosités estampillées "old school".

La plus grosse pièce du coffret est sans nul doute le premier titre, De la terre à la lune, adaptation du roman de Jules Verne produite par la RKO en 58 et réalisé par Byron Haskin, grand amateur de conquête spatiale à qui on devait déjà une adaptation de La Guerre des mondes et une étrange production entre fiction et documentaire intitulée La Conquête de l'espace. C'est aussi le seul film en couleurs de cette compilation, le plus long des 4 (95 minutes : ça reste supportable !) mais peut-être pas le plus intéressant. Il manque ce souffle de l'aventure cher à Jules Verne, ici rendu pesant par un dialogue omniprésent (y compris dans l'espace où, certes, on ne vous entend pas crier, mais où personne ne vous empêche de bavarder.) Le film tourne vite au duel Joseph Cotten/George Sanders, incarnant tous deux  des industriels férus de science que des motivations contradictoires amènent à s'embarquer en fusée vers la Lune. En filigrane, le film prône l'arme nucléaire comme remède à toutes les tensions internationales.


Plus anecdotique mais plus drôle est le Project Moonbase, construit autour d'une expédition militaire destinée à faire des repérages sur la Lune et infiltrée par un espion qu'on devine d'obédience bolchevique. Malgré son scénario peinant à tenir ses 60 minutes et une production particulièrement économe, quelques trouvailles visuelles et trucages touchants emportent l'adhésion du spectateur. 


Le deuxième disque est plus surprenant encore, avec tout d'abord Mutiny in Outer space, dans laquelle une équipe de retour d'expédition lunaire ramène involontairement un virus dans sa base spatiale. Le huis-clos qui s'ensuit va exacerber rivalités et tensions entre les personnages et placer le film du côté de The Thing et Alien. Bien entendu, le suspense ne prend jamais vraiment et le virus (un fungus qui se développe à la chaleur) prend tout son temps pour se développer et recouvrir entièrement la station orbitale qui ressemble à... une toupie d'enfant entourée de laine noire. Autre sujet d'étonnement : la date du métrage, réalisé en 1965 mais tout à fait conforme à l'esprit fifties des trois autres.

Enfin, Missile to the moon pousse le délire un petit peu plus loin en embarquant à bord d'une fusée un scientifique énervé, deux délinquants en fuite, et un couple qui ne pensait pas être du voyage. Le quintet atterrira sur une lune peuplée de femmes, sortes d'amazones sélénites convoitant le mâle fraichement débarqué. Cette peuplade est incarnée à l'écran par un rassemblement de Miss internationales dont c'est certainement l'unique prestation au cinéma. Mais ce n'est pas la seule surprise de Missile to the Moon qui convoque créatures de pierre et araignées géantes pour un grand fourre-tout des plus roboratifs.
Ni l'antiquité, ni les délices de l'Orient : la Lune !

L’intérêt des coffrets Artus est avant tout dans le panorama qu'ils offrent sur une partie oubliée de l'histoire du cinéma de genres. Productions modestes, décor cheap, casting minimaliste, jolies femmes, machisme ostensible (même si De la terre à la lune rend un hommage vibrant mais sommaire au courage des femmes), propagande pro-impérialiste, tableaux de bords à gros boutons, bandes sons remplies de bruits incongrus : ce ne sont que quelques-uns des points communs de ces quatre films, témoins d'un imaginaire révolu.    


Le coffret :
Comme d'habitude chez Artus, l'esthétique rétro soignée met tout de suit en appétit. Choix judicieux pour le recto du coffret : le couple en bonnets de bains de l'espace de Project Moonbase
L'intérieur est garni de reproductions d'affiches et d'images des films, avec un livret du Pr Brave Ghoul qui, en 9 pages, balaye agréablement l'histoire de la Lune au cinéma. Les copies des films sont assez inégales. Si Project Moonbase et Missile to the moon présentent des compressions de qualité, un  bémol pour les deux autres titres qui souffrent de définitions un peu faibles. Ça devrait passer sur un écran pas trop grand. 
Restent les précieuses cartes postales reproduisant les affiches d'époque, qui achèvent de faire de ce coffret un objet destinés aux vrais de vrais !

samedi 8 septembre 2012

Friedkin au présent


Voilà un réalisateur que nous sommes nombreux à apprécier dans l'équipe de Peeping Tom : William Friedkin, réalisateur de French Connection, L'Exorciste, Cruising, Police Fédérale Los Angeles, Bug (rien que ça !) était à Deauville pour l'avant-première de son tout nouveau film Killer Joe et pour animer une master class.
Les animateurs de l'émission Culture Prohibée l'ont rencontré et interviewé à cette occasion.
Ça passe mardi à 17h et ça devrait être disponible après ici.
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