vendredi 24 juin 2011

Un blog avec des idées dedans


Rajouté récemment dans les liens (à droite, un peu plus bas), le blog de Mad Will est consacré au cinéma. "Comme des milliers d'autres" me direz-vous. Oui, mais le ton est les idées sont bigrement intéressants ("Pas comme des milliers d'autres" je vous répondrai).
Je vous laisse découvrir les articles sur quelques films tirés d'un injuste oubli, sur l'émotion désuète mais bien retranscrite liée à la découverte de rares films en VHS, mais je vous conseille vivement d'aller lire l'article intitulé Série B. Le propos à contre-courant me semble pointer un travers très actuel du cinéma. Sans jargon universitaire ni provocation facile, Mad Will pourrait bien avoir soulevé là un lièvre de taille, une belle idée pour expliquer ce qui manque d'essentiel au cinéma contemporain et ce qui a provoqué le détournement d'une bonne partie des spectateurs de salles vers les séries télé.
Mad Will vient d'accueillir de nouveaux rédacteurs; Qu'ils soient aussi inspirés que leur hôte, c'est tout le mal qu'on leur souhaite !
 

dimanche 19 juin 2011

L'Horreur sur papier glacé


On vous avait déjà évoqué la naissance de Grausam Rouge, nouvelle production d'Hantik Films après leur deux premières sorties DVD.
La revue étant arrivée entre nos mains, voici quelques notes de lecture concernant le numéro 1, dédié au film Fright Night (1985), plus connu chez nous sous le titre Vampire, vous avez dit vampire ?.

La première impression est celle d'un luxe qui classerait plutôt Grausam Rouge dans la catégorie des prozines ou fanzines de luxe. Au format A4, en couleurs, sur papier glacé et épais, Grausam Rouge privilégie l'esthétique de l'horreur. En fait, la revue propose tout au long de ses 20 pages une cinquantaine de photos du film en qualité haute définition. On y découvre des doubles pages entièrement visuelles, certaines images occupant plus d'une demi page.


 


Grausam Rouge, page 14
Ce parti pris se fait, évidemment,
au détriment du texte qui est surtout là pour présenter le film. Il situe l'arrivée du réalisateur Tom Holland dans le contexte du cinéma d'horreur des années 80 (rappelant qu'il a tout d'abord été acteur, et aussi scénariste de Psychose II) puis évoque quelques spécificités du film. Chaque petit chapitre est décliné en version française mais aussi en Anglais, Allemand, Italien et Espagnol. Cette dimension européenne, pour ne pas dire mondiale, du rédactionnel, fait d'autant plus regretter que le contenu ne soit pas plus développé. On aimerait en avoir plus sur les particularités du film, peut-être sur la réception du film, pourquoi pas une évocation de la critique de l'époque...
Au final, les 20 pages de Grausam Rouge en mettent plein la vue mais laissent un sentiment de frustration d'autant plus embêtant que ce premier numéro coute la somme rondelette de 14,95€.
Bien sûr, le contexte est particulièrement difficile pour l'édition indépendante sans pubs ni subventions, mais on ne peut faire l'impasse sur ces paramètres qui font de Grausam Rouge un objet pour collectionneurs.
Reste à savoir à combien ce bel objet est tiré...
 

mardi 14 juin 2011

Lugosi frappe encore

Le mythique acteur du Dracula de Tod Browning (dont la fin de carrière et d'existence est magnifiquement romancée dans Ed Wood de Tim Burton) fait décidément un retour en force. Après les deux premiers titres qui lancent Hantik Films (voir plus bas), c'est la singulière boîte d'édition DVD Artus Films qui sort un coffret dédié à l'acteur qui dormait dans son cercueil.


 3 titres au menu. 
- Tout d'abord Voodoo Man (1944) du très prolifique et très inégal William Beaudine (à qui on doit en fin de carrière les croquignolets  Billy The Kid contre Dracula et Jesse James contre Frankenstein !)
Bela Lugosi y arbore une barbiche pointue et dirige une armée de beauté fantomatiques.
- Vient ensuite White Zombie (1932) de Victor Halperin, ancêtre de Romero, puisqu'il invente ici le film de zombies. L'action se passe en plein trip vaudou (encore !) à Haïti.
Lugosi y arbore une barbe nouée et fronce les sourcils tant qu'il peu...
- Enfin The Mysterious Mr Wong (1934) confronte un reporter au "mystérieux Mr Wong", meurtrier mégalo qui cherche à réunir les 12 pièces d'or de Confucius (?) qui lui permettront de devenir le maître du monde !
Bela y arbore une paire de moustache à angles droits tombants et campe un chinois forcément fourbe.

Le tout est accompagné d'un documentaire sur l'acteur (Lugosi : Hollywood's Dracula), de cartes postales reprenant des photos d'exploitation, et du fac-similé du fanzine Horror Pictures consacré au "Retour de Bela Lugosi".  




jeudi 9 juin 2011

Déviances en tous genres

Avec une certaine ironie, les cinémas considérés comme peu recommandables (pour ne pas dire honteux) jusqu'à il y a peu, sont en train d'acquérir des lettres de noblesses.
Après la réhabilitation du cinéma de genre, c'est aujourd'hui le cinéma d'exploitation qui est enfin accepté comme partie intégrante de l'histoire du cinéma. 

En témoignent quelques réjouissantes actualités éditoriales, comme le pharaonique Dictionnaire des films français érotiques et pornographiques de Christophe Bier (asssisté d'une grosse vingtaine de collaborateurs), paru chez Serious Publishing. L'ouvrage vient combler un gouffre dans un domaine que la plupart des professionnels du cinéma ont toujours traité avec le mépris le plus absolu. Rappelons qu'à l'époque où la pornographie se consommait en salle, le seul magazine de cinéma non spécialisé dans le X qui critiquait sérieusement les films à l'affiche était La Revue du cinéma, remarquable mensuel qui fait singulièrement défaut aujourd'hui... 
Le travail de Christophe Bier et sa bande vise une exhaustivité particulièrement difficile (plus qu'aucune autre catégorie du cinéma, les films pornographiques ont été mutilés, transformés, retitrés selon les besoins..) avec une rigueur exemplaire : fiches techniques aussi complètes que possible, résumés, critiques, recensement des identités multiples des œuvres.
Une fois accepté le prix -exorbitant mais légitime- d'un tel objet, exprimons notre seul regret en citant Jean-Luc Douin dans sa critique (lisible sur lemonde.fr,) : "Aucune illustration ne vient troubler les motivations d'un lecteur ciblé comme historien, sociologue, cinéphile plutôt que voyeur."

D'autres ouvrages témoignent de cette montée en grâce du cinéma d'exploitation.  Et il faut saluer la ligne éditoriale des éditions Bazaar & co particulièrement orientée vers cette catégorie commerciale du cinéma. Cas particulier,  l'ouvrage massif Il était une fois le western européen n'a pas au départ pour vocation de traiter de produits d'exploitations mais bien d'embrasser la totalité des westerns du vieux continent. Au final cependant,  la majeure partie des films évoqués sont des produits italiens, dérivés des films de Sergio Leone. Ce qui n'enlève rien à l’intérêt du bouquin,(ni de certains de ces westerns dégénérés d'ailleurs !)
Mais on compte aussi chez l'éditeur un livre consacré à la Blaxploitation, aux "Vigilante movies" (déclinaisons autour de la justice expéditive initiée par l'inspecteur Harry)  et l’impressionnant  ouvrage que Julien Sévéon a consacré à la Catégorie III japonaise (actuellement en promo !), lecture qu'on complètera volontiers avec Le Cinéma enragé que le même auteur a fait paraître chez Rouge Profond.


Mais pour en revenir à Bazzar & co, je me dois de recommander par-dessus tout Reflets dans un œil mort, signé Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud un livre unique en son genre autour des Mondo Movies et des films de cannibales Unique par son ton, tout d'abord, qui réussit à être sérieux sans jamais être ennuyeux. Les auteurs se consacrent à un cinéma crapoteux, racoleur, complaisant, un cinéma qui, sous-couvert de "documentaire ethnologique" joue sur le sensationnel et les pulsions voyeuses du spectateurs (ce type de pulsions qui fait s'arrêter les automobilistes pour regarder les conséquences d'un accident de la route...) 
Pourtant, sans faire l'hagiographie du genre, le livre en recense toutes les spécificités, tous les codes, et, surtout, le rétablit comme une forme cinématographique à part entière, qui fut populaire deux décennies durant, malgré une haine quasi unanime de la critique. On en parcourt les 350 pages comme en exploration, découvrant à chaque chapitre d'étranges phénomènes du cinéma. On y apprend, entre autres, que Claude Lelouch a réalisé un Mondo, La Femme Spectacle, ou encore que le fameux « Ma-Na-Ma-Na », chanson reprise dans le Muppet Show, Benny Hill, et qui illustrait le bêtisier de Téléfoot 1, a été à l’origine composée pour le Mondo Suède, enfer et paradis…Mais au-delà de ces aspects anecdotiques, c'est un voyage à travers la fascination pour le morbide, une approche de ce mélange paradoxal d'attraction/répulsion qu'exercent ces films sur le spectateur.
Pour avoir une idée de ce qu’est un vrai Mondo Movie, je vous conseille d’aller faire un tour ici et de télécharger ce numéro de L’œil du cyclone [1] qui compile des extraits du genre en question.

Bien sûr, cette réhabilitation du cinéma d’exploitation est parfois revancharde, disproportionnée, et tente de faire passer des vessies pour des lanternes (aussi grandes que soient la faconde et l’érudition de Christophe Bier, il n’a pas le pouvoir de transformer Max Pécas en bon réalisateur), mais tout ce qui peut élargir notre curiosité et faire sortir notre cinéphile de ses idées reçues est bon à prendre.


[1] L’œil du Cyclone : émission prodigieuse  et thématique qui transformait les archives les plus insolites en pépites d’or. "L’œil du cyclone" était diffusé tous les weekend sur Canal +, du temps où la chaîne se différenciait des autres.

mercredi 8 juin 2011

News from Babylone


Que les fidèles visiteurs-auditeurs du feuilleton Hollywood Babylone se rassurent : c'est bientôt fini.
Les 18 épisodes sont en boîte et leur publication devrait nous amener jusqu'au cœur de l'été.
Au final, seul un passage de la traduction française n'aura pas été retenu à l'oral.
Je vous le livre tel qu'il est imprimé dans l'édition de 1959 :
" Dans ce même balcon devenu  une sorte de parc au cerfs, un couple d'adolescents téméraires, utilisant les trois fauteuils photographié à son insu par un amateur avisé, à  "historiques"" à la manière de Maureen, a pu être l'infra-rouge..."
Nous cherchons encore le sens caché de cette phrase mystérieuse.

mardi 7 juin 2011

Hollywood Babylone - épisode 12

Mary Pickford (avant l'opération)
Dans lequel on constate que le public américain s'intéresse plus aux affaires de mœurs qu'aux idées politiques des stars.




Télécharger l'épisode 12
(Clic droit puis "enregistrer la cible du lien sous")