"Heu-reu-se-ment il y Artus" (air connu) !
Redécouvrir aujourd'hui Tempête sous la mer demande évidemment une certaine curiosité envers le cinéma du passé, mais finalement pas tant d'effort : l'histoire vous cueille d'entrée, le film démarrant par une plongée immédiate dans les fonds marins où un pêcheur d'éponge ratisse le sable au milieu des algues et des poissons de toutes tailles. L'intrigue va se nouer autour de la rivalité historique qui oppose les pêcheurs d'éponge d'origine grecque à leurs concurrents d'origine anglaise sur les côtes de Floride dans les années 50.
Sur ces questions de territoire va se greffer un affrontement de mâles autour d'une jeune et jolie "insulaire" (c'est le surnom des Anglais) promise à un homme de même origine, incarné par Peter Graves, mais attirée par un jeune plongeur grec, le héros du film, interprété par un tout jeune Robert Wagner. Si l'action ralentit un peu dans la deuxième partie du métrage, il reste au final un véritable film d'aventures avec bagarres, personnages pittoresques, créatures aquatiques et beaux paysages, emballé très honnêtement par le réalisateur Robert D. Webb (relativement connu pour avoir réalisé Le Cavalier du crépuscule - Love Me Tender, le film qui lança la Elvisploitation.) On soulignera au passage la musique du génial Bernard Hermann, dont le thème, lors de la deuxième grande séquence sous-marine, annonce ses futures partitions au service du suspense hitchcockien.
En résumé, Tempête sous la mer synthétise tous les éléments de ce qu'on appelait du cinéma à grand spectacle : de l'action, de l'aventure, de l'amour, de la pieuvre ! Et tout ça, sans le moindre cynisme...
Le DVD :
On sera indulgent avec l'état amoché de la copie qui a servi au transfert, en tenant compte de la rareté du film et ses jolies couleurs d'origines. Comme avec Chacun pour soi, sorti récemment chez le même éditeur, la comparaison entre les deux versions audio permet de pointer quelques différences selon les pays. La version américaine semble ainsi raccourcie à deux passages (durant lesquels le DVD passe en v.f.). Si la première coupure, ressemble bien à de la censure (Gilbert Roland enfonce son cigare dans la bouche de Peter Graves avec une joie un rien perverse !), la deuxième coupe est si courte et si anodine qu'on se demande ce qui l'a motivée...

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