vendredi 30 octobre 2009

Brutal fanzine



Les amis de Cinétrange, revue de cinéma hautement recommandable qui combine intelligemment les supports papier et numérique, lancent un nouveau projet.
Le Fanzine "Cinéma à main armée" se propose d'aborder un polar plutôt violent et plutôt européen. Sans fioriture, ce numéro passe en revue sept films et le coffret "L'Italie à main armée" sorti voici quelques années chez Néo Publishing. Outre des poids lourds du genre, comme le magistral Get Carter, on trouve quelques surprises, dont cette critique positive de Total Western d'Eric Rochant... Certainement la toute première de l'histoire de la critique !
C'est en PDF, c'est gratuit, c'est ici 

lundi 26 octobre 2009

Tarantino peut aller se rhabiller


Sur le papier, l'entreprise est plus que douteuse : une compilation courant sur 8 cds sous l'intitulé "B-Movie Archives", censée dérouler quelques heures de bande originale imaginaire d'un monstrueux gloubi-boulga de série B.
Au total 118 titres rassemblés selon une logique difficile à cerner. De vraies musiques de films piochées dans de vraies séries B, mais aussi des titres pop, soul, groove... dont on ne sait pas vraiment comment ils se sont retrouvés là.
Mais à l'écoute, le coffret se révèle une enfilade de perles musicales, un quasi sans faute qui réussit à mélanger de vrais raretés, des incontournables et des surprises totales.
Sans être exhaustif, entrons dans le détail. Le 1er disque donne le ton en ouvrant sur The Last Race de Jack Nitzche que Quentin Tarantino utilisa pour démarrer son Boulevard de la mort. Puis enchaîne avec le très destroy 1970 des Stooges, suivi de l'instrumental des Routers, Sting Ray dont le thème est joué par un klaxon., suivi d'un morceau extrait d'un bollywood, oriental, groovy et sexy, puis un bijou de rare groove (6IX : I'm just like you) et ainsi de suite...
Le tout a beau être très hétéroclite, les compilations permettent d'aller de surprises en surprises en évitant deux écueils majeurs : la lassitude d'un style trop calibré d'une part, et les incontournables qu'on retrouve sur TOUTES les compils d'autre part. Ici, pas de Shaft, ni l'instrumental surf Misirlou qui, depuis Pulp Fiction a été replacé sur 250 compilations de B.O.
En revanche, quelques thèmes rares d'Ennio Morricone écrits pour le giallo, et un CD 5 entièrement consacré aux musiques des films d'Argento qui fait la part belle aux synthés de Simonetti, avec ou sans son groupe, Goblin. Un album privilégie le rock de l'Amérique profonde (CD 3 : Tony Joe White, Wille Nelson et... ZZ Top) mais glisse au milieu un extrait très cool de la BO de Bullitt en évitant soigneusement le thème principal, puis vous achève avec une reprise des Doors à la sitar, et une version de Summertime qui semble tout droit sortie d'un film noir des années 50. 
Beaucoup d'autres surprises, et ce jusqu'à la fin (des extraits de BO des Godzilla originaux, des crooners, de la musique brésilienne...) le coffret ne dérapant sérieusement qu'à deux ou trois reprises (le dernier titre est extrait de la BO imbuvable de Murderock, le nanar de Lucio Fulci qui tente de mélanger Fame et le giallo...). Tout ça est emballé dans un Digipack dépliable qui se contente du minimum syndical  : pas de livret qui eut été bien utile pour détailler un peu les choix musicaux, leur origine et leur histoire... L'espace est  ici rentabilisé au maximum. Mais la couverture, directement pompée à l'esprit Drive in/Tarantino/Rodriguez, se prolonge sur les CDs, décorés façon vinyle du plus bel effet.
Au final, ce mélimélo surprenant, pioché dans les catalogues Atlantic, Warner, East West et le formidable label de  réédition Rhino,  a vraiment de la gueule et se trouve actuellement disponible pour UNE VINGTAINE D'EUROS ! A ce prix là, ça ne vaut même pas la peine de le pirater...