mardi 29 janvier 2013

Iron Sky, où quand les Nazis contre-attaquaient de la Lune


Inconnu au bataillon des sorties de films, Iron Sky, film de science fiction, se présente comme un vrai et pur nanar mais made in 2012. « Les maquettes en carton doivent être remplacées par des effets spéciaux au rabais », me dis-je lorsque je place le DVD dans le lecteur. Impossible aussi de prononcer le nom du réalisateur : Timo Vuorensola.
Déjà, l’histoire est formidable. Des Nazis se sont enfuis de la terre en 1945 pour se réfugier sur la face cachée de la Lune. Là, ils ruminent leur vengeance et préparent une contre-attaque en produisant de l’hélium 3. En 2018, un module américain alunit sur la face cachée. Un des spationautes est tué, l’autre emprisonné. Après les Nazis mort-vivants congelés dans Dead Snow, un autre nanar mais d’horreur, les voici donc en spationautes rancuniers, bien vivants et bien méchants.

Il fallait y penser à cette histoire rocambolesque. Et puis après, il faut y croire au projet. Peu de producteurs y crurent.

Cependant, une fois passées ces premières minutes d’a priori, les préjugés tombent devant ce film qui se tient. Tout d’abord par ses effets spéciaux de plutôt bonne qualité. Il n’y a rien de ridicule. Les reconstitutions ne font pas carton-pâte et l’environnement lunaire assez soigné. La base nazie en forme de croix gammée est d’ailleurs assez terrifiante. 

 Mais, il n’y a pas que cela. Les thèmes et les développements de l’histoire surprennent par une réflexion sur notre monde, juste mais simpliste au premier abord, se révélant joyeusement perverse par la suite. Pour les États-Unis retourner sur la Lune était avant tout un coup médiatique de la présidente des USA (ressemblant à s’y méprendre à la réactionnaire Sarah Palin) dans le cadre de sa campagne de réélection. Mais n’est-ce pas plutôt une stratégie pour s’emparer des ressources énergétiques d’Hélium 3 ? « Bien sûr que non » dira l’émissaire américain à l’ONU devant de telles accusations. 

 
Mais Iron Sky devient véritablement intéressant en prenant de l’épaisseur quand il fait se rencontrer la mission nazie avec la directrice de campagne de la présidente. La rhétorique politique nazie va y trouver une résonance et ce sont eux qui vont se mettre alors à écrire le discours de la candidate pour sa réélection. La confusion politique est troublante, dérangeante et pointe le doigt sur la manipulation politique par le discours. Le film est donc loin d’être le caprice d’un réalisateur raté ou une potacherie de science-fiction, c’est un film politique de science-fiction – et d’anticipation ? Les références sont nombreuses, à Star Wars bien évidemment mais surtout à Doctor Folamour dans le cynisme, l’ironie, le burlesque avec lesquels sont traitées les réunions de l’ONU. Film foncièrement antimilitariste, il délivre une morale humaniste gentillette démontrant comment les esprits peuvent être manipulés et notamment par le cinéma. C’est devant la projection sur terre du Dictateur de Chaplin dans son intégralité qu’une des héroïnes nazies ouvrira les yeux. Jusqu’ici, sur la Lune, elle n’en avait vu qu’une courte partie, détournée par la propagande.
Cependant, je vous rassure, Iron Sky n’oublie pas d’être un film de genre fauché, une série entre B et Z, avec une distribution réduite, des personnages et un jeu stéréotypés, des dialogues et des décors (réels) a minima, des scènes improbables, et un combat final titanesque plutôt réussi, faisant penser à la Guerre des mondes. Heureusement donc qu’il y a plein d’idées, de l’énergie, de bons programmateurs d’effets spéciaux, du rythme et beaucoup de sincérité. Tout cela fait la réussite de ce film qui se regarde avec une petite jubilation, celle d’être devant du cinéma fait par des amoureux du cinéma.  
Il faut aussi savoir que ce film s’est réalisé grâce à la participation financière de milliers de personnes qui avaient été sensibilisées au projet. Les auteurs sont donc arrivés au bout. Pari réussi pour cette belle découverte de début d’année. 
Julien Camy 



Iron Sky (2012, 1h33, Aus-Fin-All)
De Timo Vuorensola, avec Julia Dietze, Götz Otto, Udo Kier, Christopher Kirby
- Editeur Condor en DVD et Blue-ray – 18 février Coffret : Livret de 16 pages - Making of (16')  NB : La version presse du DVD ne contenait que le film. Il ne nous a donc pas été permis de visionner le Making Of’.




 




lundi 21 janvier 2013

Rah Lovely !







Voilà. 
Ca vient de sortir. 
Chaque volume fait 224 pages et coute 35€. 
C'est disponible directement chez Serious Publishing.

- Et y'a quoi à l'intérieur ?
 
- Ah, ça, c'est comme au poker : faut payer pour voir...



dimanche 6 janvier 2013

Métaluna est désormais en librairies

On a déjà dit tout le bien qu'on pensait de Métaluna, et l'on  récidive. Tout en couleurs, sur papier glacé, l'objet ressemble à un véritable magazine professionnel. Heureusement, le contenu rédactionnel garde l'esprit fanzine. 
Le sommaire propose ainsi un dossier+interview autour de Ray Harryhausen, un sujet original concernant les films de guerre de la Hammer, un article un peu moins original mais toujours bon à prendre sur Barbara Steele, et  beaucoup d'autres réjouissances, notre préférence allant à la dizaine de pages consacrées aux Space Boogers, sous-titré "Les fluides mortels et autres crottes de nez venues de l'espace" (Le Blob, par exemple). 
Même si l'équipe de Métaluna Productions a d'autres activités prenantes (notamment la production du prochain film du tandem Maury/Bustillo), le fanzine tient bon et en est déjà à son numéro 8.


On peut se procurer la chose sur leur site, où dans certaines libraires spécialisées qui font bien leur boulot.