samedi 31 décembre 2011

La saison des bilans

Non, à Peeping Tom, on n'en fait pas des "best of" de l'année. On préfère prendre des résolutions (voir demain, ici-même).
Mais d'autres blogs, presque aussi intéressants que le notre, s’adonnent à la chose avec bonheur. La capture d'écran ci-dessous est tirée de J'irai verser du Nuoc-man sur vos tripes, recueil d'émois, d'idées et de critiques dont on pourra toujours discuter la teneur, mais dont le rédactionnel s'avère fort joliment troussé.


mardi 27 décembre 2011

La Saison des cadeaux



Les amis de Sin'Art annoncent l'arrivée sur leur site des numéros 8 et 9 du Fanzine Maniacs dont la version papier est épuisée depuis longtemps. Ils complètent ainsi l'intégrale d'une revue modeste et généreuse qui sévit depuis bientôt huit ans et qui assume son amour du sang et du sexe au cinéma.


C'est l'occasion de signaler (ou rappeler) que Sueurs Froides, le fanzine des créateurs de Sin'Art  fut le premier fanzine cinéma à proposer une version en PDF, disponible gratuitement. De cette initiative à la fois généreuse et innovante, vous pouvez toujours profiter puisque la collection complète des 35 numéros de Sueurs Froides est disponible sur le site, l'occasion de revisiter quelques treize années de regards croisés sur les aspects les plus déviants du cinéma de genre.  

Tous les fanzines disponibles en PDF sont à télécharger ici



jeudi 22 décembre 2011

Devil Not Dead

A coup sûr le site le plus complet et le plus régulier sur le cinéma de la peur, DevilDead totalise en 12 ans d'existence des milliers de chroniques. Véritable base de données du genre, alimentée par des rédacteurs sérieux et agréables à lire, le site ne se contente pas de donner un regard critique sur les films mais établit les spécificités des différentes éditions DVD en réussissant un équilibre difficile entre le sérieux du professionnel et l'enthousiasme contagieux de l'amateur. On y trouve également profusion d'images, d'affiches, de photos d'exploitation, mais aussi de passionnants dossiers (un exemple au hasard : une histoire fascinante de la mythique revue Midi Minuit Fantastique). DevilDead propose d'ailleurs un index des revues de cinéma consacrées à l'horreur et au fantastique avec les sommaires de chaque numéro... 
Bref : le site fait partie des indispensables, au même titre que Sin'Art, Nanarland ou Dvd Classik dans leurs catégories respectives. 

Malgré leur succès évident, et parce qu'ils refusent la publicité et s'accrochent à leur indépendance, les membres de l'équipe DevilDead annoncent une période un peu difficile en termes de financement du site. C'est le moment de les remercier pour ce travail exemplaire, que ce soit par un message de soutien, une contribution financière, voire (soyons fous !) les deux...

mardi 13 décembre 2011

Le sexe sort des ténèbres

L'année dernière, la renaissance du Fanzine Darkness produisait quelques 72 pages consacrées à la violence et la censure au cinéma. Le copieux magazine est de retour avec une couverture qui annonce "Sexe Cinéma Censure" dans un numéro de 120 pages. On y retrouve des rédacteurs du précédent mais aussi quelques nouveaux bienvenus Eric Peretti (Sueurs Froides) ou l'éternel Jean-Pierre Putters (combien de fois faudra-t-il vous le répéter : fondateur du mensuel Mad Movies, auteur des 3 volumes indispensables consacrés aux Craignos Monsters du cinéma, et rédacteur d'une interminable encyclopédie du fantastique qui développe depuis 5 ans la lettre D dans Mad Movies...) 
 

On en profite pour dire ici tout le bien qu'on a pensé d'Histoires du cinéma X par celles et ceux qui l'ont conçu, produit, interprété ou commenté. L'ouvrage de Jacques Zimmer part des films de cul clandestins du début du siècle et remonte jusqu'à la fin du porno en salle. Le récit s'avère passionnant à plus d'un titre puisqu'il évoque aussi bien l'aspect artistique que les questions commerciales, l'impact sociologique, les contraintes légales, l'évolution de l'amateurisme au professionnalisme. Mais il ne faudrait pas croire à un pensum théorique : bourré d'anecdotes et éclairé d'interviews de ceux qui ont vu ou fabriqué le porno français, l'ouvrage permet l'exploration excitante d'un monde inconnu ou méprisé qui semble, aujourd'hui, sortir des ténèbres quelques années après sa mort. Le porno français serait un zombie, mais un zombie plutôt bien en chair...



Darkness Fanzine est à la fois disponible et épuisé sur Sin'art
Histoires du cinéma X de jacques Zimmer est sorti aux éditions du Nouveau Monde et disponible dans toutes les vraies librairies, qu'elles soient physiques ou virtuelles.

lundi 5 décembre 2011

dimanche 4 décembre 2011

Disparition des pellicules

L'Apollonide de Bertrand Bonello, beauté plastique et anachronique du 35mm 
Le sujet est bateau, le propos l'est moins. En novembre, Les Cahiers du cinéma ont sorti un numéro passionnant* autour de la victoire annoncée (et presque achevée) du cinéma numérique sur le film pellicule. Le dossier est copieux (40 pages) et aborde la question du support sur toute la chaîne du cinéma, de la production au spectateur, du choix de caméra à l'exploitation en salles, en passant par les questions essentielles de l'étalonnage, des transferts éventuels, des supports de conservation des films, etc... Cette richesse d'approche est renforcée par la diversité des personnes interrogés : en majorité des professionnels directement aux prises avec les aléas de ces métamorphoses (chef op', étalonneurs, projectionnistes).
Bien entendu, certains propos restent discutables (Dès l'édito, Stéphane Delorme rapproche l'expérience de la projection numérique de la lecture sur écrans numériques ce qui est une aberration : dans le deuxième cas, la matière -les mots- est exactement la même sur le support papier et sur écran, alors que dans le cas du cinéma, la matière -l'image- n'est plus du tout de même nature) mais ce numéro a le mérite de pointer les profonds bouleversement d'une révolution qui transforme profondément le cinéma. 
La lecture de ce dossier s'avère d'autant plus utile que la plupart des spectateurs ne sentent pas passer le changement. Le numérique s'est imposé dans les salles avec une telle facilité qu'il a sidéré une bonne partie des professionnels : les consommateurs de cinéma en salle ne font souvent pas la différence entre pellicule 35 mm et projection 2K, voire ne se posent même pas la question...

Le numéro s'arrête ainsi aux portes d'un questionnement plus large sur la perception et la consommation du cinéma. Et laisse de côté l'évolution du spectateur qui, non seulement assimile instantanément cette évolution, mais change aussi sa manière de vivre une séance de film. Le paradoxe étant la volonté d'une technologie de plus en plus performante... qui s'éloigne de plus en plus de l'essence même du cinéma.
Pour résumer, et reprendre une idée déjà évoquée ici, revenons sur le contresens total que constitue le Blu-ray, par exemple, pour regarder des films qui n'ont pas été conçus pour le numérique : une image mieux définie et parfaitement lissée, annihilant le grain d'origine de l'image imprimée sur pellicule : une image "meilleure", mais qui n'a jamais existé dans le film originel.
Il ne s'agit évidemment pas de remettre en cause le progrès technologique, les avantages pratiques et les nouvelles possibilités des supports d'aujourd'hui, mais de réaliser qu'un bon siècle de cinéma est en train de s'achever pour laisser la place à un art hybride qui transforme aussi bien ceux qui le conçoivent que ceux qui le reçoivent, quasiment à leur insu. 

* Toujours en kiosque à l'heure où ces lignes sont rédigées, mais une photo de L'Apollonide... est préférable à l' hideuse couverture de ce numéro 672  des Cahiers du Cinéma.