jeudi 18 juillet 2013

Rockyrama tente le grand saut

Il y a un peu plus d'un an, nous clamions ici tout le bien que nous pensions de Rockyrama, pavé "rétrojouissif", que nous ne nous décidons toujours pas à appeler un Mook (Magazine+Book... Pourquoi pas un Boozine tant que tu y es ?)
Lorsque notre collègue de The End annonça la prolongation dudit objet en trimestriel, donc en véritable magazine, un mélange de curiosité et de craintes se profila à l'horizon.

 

Après acquisition du premier numéro, ce sont malheureusement les craintes qui l'emportent...
Si l'on retrouve avec plaisir l'esthétique et la composition qui faisaient du gros volume un bel objet, on se casse un peu les dents sur le rédactionnel qui semble tourner en rond ou pire, se perdre en route.
- Quelques lignes (4 pages en gros caractères) pour évoquer une double lecture de Running Man : Schwarzerie bourrée de testostérone, mais aussi critique de la société annonçant la télé réalité. Outre le fait que le scoop est un peu éventé, on aurait peut-être aimé un peu plus de détail pour étayer le propos.
- Un dossier sur Mad Max qui fait regretter Starfix.
- Un article pour dire qu'Alien, quand-même c'est vachement bien.
- Un pour évoquer l'histoire de ce chef-d'oeuvre méconnu : La Planète des singes.
- Un autre pour dire que Tarantino c'est Dieu*...
A moins que ce ne soit Rick James... Ou Dr Dre...Car la partie musicale, proportionnellement plus développée dans ce numéro 1, est aussi celle qui offre les articles les plus intéressants.Notamment un parallèle entre la culture hippie californienne des sixities et le rock américain dit "alternatif" des années 90, rassemblés diaboliquement autour de la maison où Manson et sa secte perpétuèrent le massacre, entre autres, de Sharon Tate.
Le télescopage des deux époques, un peu forcé parfois, a au moins le mérite de sortir des sentiers battus, d'approcher la pop culture par un angle inédit, avec une audace qui fait défaut au reste du magazine.


Mais au-delà d'une déception toute subjective, on peut nourrir quelques inquiétudes pour l'avenir du titre qui perd aussi un peu son identité, notamment lorsqu'il évoque des œuvres ou des groupes contemporains (le groupe Chateau Marmont, eux aussi nostalgiques des années 80, mais avec la bonne attitude branchouille d'aujourd'hui).
Bref, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, ça va être compliqué de tenir sa place en kiosque avec une ligne éditoriale aussi vague.
Et si on se trompe... et bien tant mieux pour Rocky Rama !


* Quelques pages plus loin, Moïssakis refait d'ailleurs le coup de Tarantino sur Top Gun, en tentant une lecture "gay cuir" de Commando...

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