vendredi 21 décembre 2012

Miroir Noir, fanzine flibustier

Même dans l'univers autonome et libre des fanzines, il y a des conformistes, des besogneux qui vénèrent  tellement leurs ainés des années 70 qu'ils refont sensiblement la même chose 40 ans après. 
Nous mêmes, à Peeping Tom, n'avons nous pas pêché par manque d'imagination en reprenant sans le savoir le nom d'une publication créée en 71 par Michel Heurtault ?

Mais foin d'auto-flagellation, célébrons le sang neuf, l'iconoclastie, le ruage dans les brancards d'un nouveau venu qui vient de sortir son numéro 2 : Miroir Noir
Plus de 250 pages, format A4, en noir et blanc, abordant non seulement le cinéma de genre et le cinéma d'exploitation mais aussi, entre autres, le surréalisme, la musique psychédélique, les rapports entre drogue et littérature et Jean-Pierre Bouyxou !
L'éclectisme n'est pas seulement dans le sommaire : malgré une  certaine sobriété (certaines pages de textes sans illustration), la maquette est très hétéroclite, varie à l'envi la taille des caractères ou enchaine plusieurs pages de photos à la suite d'un article, privilégiant particulièrement le nu féminin. On notera par exemple une section fétichiste et roborative de plus de 20 pages consacrées au "bain au cinéma".
Mais l'originalité fondamentale de Miroir Noir vient d'une sévère tendance à privilégier liste, référencement et retranscription. On y trouve ainsi l'intégralité d'échanges passionnant tirés d'émissions de radio (Mauvais Genre) ou de bonus DVD. Si cette tendance à la citation exhaustive peut sembler surprenante et peu orthodoxe (Droits d'auteurs ? Quels droits d'auteurs ?), l'assemblage de ces sources orales retranscrites à l'écrit amènent un recul particulier sur les propos spontanés tenus lors d'une émission de radio ou d'un entretien filmé. 
C'est cet esprit frondeur et atypique, lié à la richesse de ces assemblages qui fait de Miroir Noir un fanzine à nul autre pareil. Comme il n'y a pas de faute de gout, on oublie les fautes d'orthographe, et l'on se plonge avec délice dans ce sommaire anarchique. Des dossiers opiacés, des discussions enflammées sur le cinéma porno, la discothèque idéale de Julian Cope, un dossier sur les Krimi adaptés des romans d'Edgar Wallace, et des nichons en veux-tu en voilà : le pavé ressemble à un kaléidoscope dans lequel on finit par se perdre avec complaisance. Le responsable de la chose est Mickaël Gueydon qui se tape une grosse partie du boulot aidé par 3 autres rédacteurs. 

On peut se procurer Miroir Noir pour 10€ ,port compris, en adressant un courrier à :
Mickaël Gueydon – 12, rue des Agaches – 62000 Arras
Le numéro 1 est épuisé depuis longtemps. Grouillez-vous !

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